Archipel de Pertevue
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Chapitre I

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Message par OraNN Mer 26 Juil - 14:04

Chapitre I



« - Si j’ai bien compris, nul ne sait ce qu’il est advenu du dissident, rugit-il ! J’avais mis cinq hommes à ses trousses ! Vous ne vouliez pas non plus que j’envoie toute une garnison pour un seul homme ! Vous êtes une bande d’incapables ! »


Le grand chanoine était dans une rage folle. Devant lui se tenait un ordonnateur au garde à vous. Il venait de lui faire un rapport pour le moins incomplet et très insatisfaisant de la poursuite qu’il avait ordonné contre le prêtre dissident qui était entré en contact avec les tribus cendraises. Mais personne n’était capable de lui dire où étaient passés ses hommes et où se trouvait maintenant le traître.


« - Vous êtes tous des incapables, répéta-t-il furieux ! Disparaissez avant que je ne vous choisisse comme victime expiatoire ! »


L’homme s’inclina avec raideur puis se dirigea vers la porte et comme il allait quitter la pièce, le grand chanoine ajouta : « Appelez-moi le responsable du ministère de la Vérité. »
L’ordonnateur acquiesça puis s’enfuit presque en courant du bureau de son maître.


Tholer Saryoni, grand chanoine du Temple, resta seul perdu dans ses réflexions. Depuis bientôt deux ans, les dissidents –comme ils se faisaient appeler- semblaient s’être regroupés et organisés entre eux. La preuve en était qu’ils commençaient à se manifester de plus en plus souvent. Bien heureusement, le ministère de la Vérité n’avait pas tardé à prendre en main ces traîtres. Le Temple ne pouvait supporter de se voir diminué, désunifié, surtout en cette période de troubles. Il fallait rayer au plus vite la menace que représentaient les dissidents, et cette charge pesait lourdement sur ses épaules. Il se replongea dans le livre qu’il étudiait avant d’être dérangé par ce rapport exaspérant.


Au bout d’un moment, on toqua à sa porte. Il se redressa, ferma le livre, le dissimula dans un de ses tiroirs avant d’aboyer un « Entrez ! »
La porte s’ouvrit pour laisser apparaître un homme de grande taille, vêtu d’une armure d’ordonnateur. Il salua le grand chanoine avec circonspection puis se tint immobile.


« - Bonjour Inquisiteur, repris plus calmement Saryoni.
- Bonjour maître.
- Je vous ai fait appeler parce que j’aimerais que vous preniez personnellement en main une affaire délicate sur laquelle mes autres agents ont échoué. »

Comme l’Inquisiteur restait silencieux, le Chanoine poursuivit : « Il s’agit une fois encore des dissidents. Leur ardeur a redoublé, ils se mettent de plus en plus souvent à découvert, ils poussent l’audace un peu trop loin à mon goût et ils déstabilisent grandement les dogmes sur lesquels sont fondés la force et l’unité du Temple ! » Tholer Saryoni avait achevé sa phrase presque en hurlant.

Mais le Grand Inquisiteur ne broncha pas. Aussi le chanoine reprit : « Dernièrement, un de ces traîtres est parti en excursion dans les Terres des Cendres. Il y a rencontré une tribu cendraise qui a accepté de lui transmettre un certain nombre d’informations concernant la prophétie de la réincarnation de Nérévar…
- Ils sont en train de reconstituer les textes des Apocryphes, interrompit l’Inquisiteur sur un ton dépourvu de toute émotion.» Ce n’était pas une question.
- « J’en ai bien peur, répondit le chanoine avec une soudaine lassitude. »

Le Grand Inquisiteur regarda pour la première fois son maître avec attention. Il avait les traits tirés, de grandes cernes soulignaient avec force des yeux amplis d’inquiétude, son front demeurait plissé sous l’effet de la réflexion et son teint paraissait extrêmement pâle. C’était un homme épuisé qui gouvernait le Temple sous l’autorité des Tribuns. Voyant qu’il l’inspectait, Tholer reprit d’une voix plus stricte : « Cinq ordonnateurs étaient lancés à sa poursuite : pas un n’est revenu et personne ne sait ce qu’il est advenu du dissident. » Il leva les yeux vers son interlocuteur « Il me faut ces informations le plus vite possible. Elles ne doivent pas tomber dans des oreilles adverses, cela nous porterait un coup trop violent.
- J’ai bien compris, maître. Je m’occupe du traître.
- Bien, très bien, répondit Tholer d’un ton rassuré mais fatigué. Alors mettez-vous immédiatement au travail. »



L’Inquisiteur prit congé de son maître puis quitta le bureau. Encore une journée chargée se dit-il pour lui-même. Mais son visage ne reflétait aucune lassitude. C’était un de ces visages de marbre, imperméable à toute émotion, forgé pour rester insensible à toutes situations et à tous les spectacles de torture qu’il orchestrait au ministère de la Vérité. C’est pour cela qu’il en avait pris la tête. Il traversa les couloirs du palais de la justice à grands pas et se dirigea tout droit vers les bureaux de Bérel Sala, premier dirigeant des ordonnateurs.


Il frappa à la porte puis ouvrit sans attendre de réponse. Bérel était assis à son bureau. Il redressa la tête pour voir l’intrus et écarquilla les yeux en voyant se tenir devant lui le Grand Inquisiteur en personne.

« Tiens ? Qu’est-ce qui peut-être à ce point important pour que vous descendiez chez moi, Grand Inquisiteur ? Serait-ce que vous n’avait plus personne d’autre à torturer que moi ? » L’air sardonique du grand chef des ordonnateurs dissimulait une grimace de dégoût. Il n’avait jamais supporté l’homme qui se tenait devant lui, ni le travail qu’il exécutait. D’ailleurs, le sentiment était partagé car l’Inquisiteur avait toujours fait preuve d’un grand dédain vis-à-vis de lui.

"- Je ne viens pas pour le plaisir de vos yeux, Sala, répondit-il sèchement ! Seulement, étant donné que vos hommes sont incapables de fournir un travail efficace, il faut bien que je m’en occupe à votre place !
- De quoi parlez-vous, je vous prie, répondit calmement Bérel ?
- De la disparition de vos cinq hommes envolés alors qu’ils traquaient un dissident en possession d’informations cruciales, siffla l’Inquisiteur.
- Je vois que vous vous tenez au courant mon cher, répliqua sèchement Bérel. Et qui vous a chargé de l’affaire ?
- Le Grand Chanoine."

Bérel fit une grimace puis prit l’air résigné : « Que puis-je pour vous, Inquisiteur ?
- Dites-moi où ont été vu vos hommes pour la dernière fois ainsi que tout ce que vous savez sur le dissident qu’ils poursuivaient.
- Peu de choses en vérité, répondu Bérel. Ils ont été vus pour la dernière fois à Ald’Ruhn. Ils ont quitté la ville Rédoran il y a quatre jours, au soir. Le dissident ayant appris qu’il y était attendu (avait) a fait demi-tour vers Maar Gan. Depuis, plus de nouvelles. Le prêtre avait vraisemblablement réussi à entrer en contact avec la sage-femme du clan des Ursilakus. C’est la tribu cendraise le plus au fait concernant les prophéties du Nérévarine. Il y a donc un risque important pour que les informations que transportait le dissident soient riches et précises. » Il soupira « Je ne pense pas pour autant que les Ursilakus soient en possession des textes secrets.
- Il ne s’agit pas de le penser Sala, mais d’en être sûr, gronda l’Inquisiteur. »

Sur ce, il tourna les talons et sortit du bureau. Bérel resta un moment songeur. L’Inquisiteur lui sortait par les yeux, mais pour une fois, il devait reconnaître que ce dernier avait raison. Il fallait s’assurer que le Temple ne soit pas ébranlé par les machinations des prêtres dissidents. Il voyait bien les conséquences dramatiques que cela aurait si les dogmes étaient remis en cause. Combien de fidèles se retourneraient contre le culte des Tribuns ? Combien contribueraient au retour du culte des anciens Dieux ? Ceux-ci sont pourtant réputés pour leur instabilité et leur égoïsme, l’opposé des Tribuns !


Mais quelque chose de plus profond le préoccupait. Il ne savait pas encore quels mots poser dessus, pourtant quelque chose lui disait qu’une fois cela accompli, il saurait exactement quoi faire.


Il écarta ses pensés inquiètes et appela le garde qui se tenait à l’entrée de la pièce. « Allez voir le scribe du grand chanoine et demandez lui un rendez-vous. Il faut que je m’entretienne avec le chef du Temple d’une affaire des plus urgentes. » Comme Bérel Sala semblait s’être replongé dans l’ouvrage posé sur son bureau, le garde le salua et quitta la pièce pour exécuter ses ordres.


Mais Bérel ne lisait pas le rapport qu’il maintenait devant ses yeux. Il était perdu dans ses réflexions, une lueur de vive inquiétude dans le regard.



* * *
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Message par tiaremoana Mar 1 Aoû - 14:38

correction :

Chapitre I



« - Si j’ai bien compris, nul ne sait ce qu’il est advenu du dissident, rugit-il ! J’avais mis cinq hommes à ses trousses ! Vous ne vouliez pas non plus que j’envoie toute une garnison pour un seul homme ! Vous êtes une bande d’incapables ! »


Le grand chanoine était dans une rage folle. Devant lui se tenait un ordonnateur au garde à vous. Il venait de lui faire un rapport pour le moins incomplet et très insatisfaisant de la poursuite qu’il avait ordonné contre le prêtre dissident qui était entré en contact avec les tribus cendraises. Mais personne n’était capable de lui dire où étaient passés ses hommes et où se trouvait maintenant le traître.


« - Vous êtes tous des incapables, répéta-t-il furieux ! Disparaissez avant que je ne vous choisisse comme victime expiatoire ! »


L’homme s’inclina avec raideur puis se dirigea vers la porte et comme il allait quitter la pièce, le grand chanoine ajouta : « Appelez-moi le responsable du ministère de la Vérité. »
L’ordonnateur acquiesça puis s’enfuit presque en courant du bureau de son maître.


Tholer Saryoni, grand chanoine du Temple, resta seul perdu dans ses réflexions. Depuis bientôt deux ans, les dissidents –comme ils se faisaient appeler- semblaient s’être regroupés et organisés entre eux. La preuve en était qu’ils commençaient à se manifester de plus en plus souvent. Bien heureusement, le ministère de la Vérité n’avait pas tardé à prendre en main ces traîtres. Le Temple ne pouvait supporter de se voir diminué, désunifié, surtout en cette période de troubles. Il fallait rayer au plus vite la menace que représentaient les dissidents, et cette charge pesait lourdement sur ses épaules. Il se replongea dans le livre qu’il étudiait avant d’être dérangé par ce rapport exaspérant.


Au bout d’un moment, on toqua à sa porte. Il se redressa, ferma le livre, le dissimula dans un de ses tiroirs avant d’aboyer un « Entrez ! »
La porte s’ouvrit pour laisser apparaître un homme de grande taille, vêtu d’une armure d’ordonnateur. Il salua le grand chanoine avec circonspection puis se tint immobile.


« - Bonjour Inquisiteur, repris plus calmement Saryoni.
- Bonjour maître.
- Je vous ai fait appeler parce que j’aimerais que vous preniez personnellement en main une affaire délicate sur laquelle mes autres agents ont échoué. »

Comme l’Inquisiteur restait silencieux, le Chanoine poursuivit : « Il s’agit une fois encore des dissidents. Leur ardeur a redoublé, ils se mettent de plus en plus souvent à découvert, ils poussent l’audace un peu trop loin à mon goût et ils déstabilisent grandement les dogmes sur lesquels sont fondés la force et l’unité du Temple ! » Tholer Saryoni avait achevé sa phrase presque en hurlant.

Mais le Grand Inquisiteur ne broncha pas. Aussi le chanoine reprit : « Dernièrement, un de ces traîtres est parti en excursion dans les Terres des Cendres. Il y a rencontré une tribu cendraise qui a accepté de lui transmettre un certain nombre d’informations concernant la prophétie de la réincarnation de Nérévar…
- Ils sont en train de reconstituer les textes des Apocryphes, interrompit l’Inquisiteur sur un ton dépourvu de toute émotion.» Ce n’était pas une question.
- « J’en ai bien peur, répondit le chanoine avec une soudaine lassitude. »

Le Grand Inquisiteur regarda pour la première fois son maître avec attention. Il avait les traits tirés, de grandes cernes soulignaient avec force des yeux emplis d’inquiétude, son front demeurait plissé sous l’effet de la réflexion et son teint paraissait extrêmement pâle. C’était un homme épuisé qui gouvernait le Temple sous l’autorité des Tribuns. Voyant qu’il l’inspectait, Tholer reprit d’une voix plus stricte : « Cinq ordonnateurs étaient lancés à sa poursuite : pas un n’est revenu et personne ne sait ce qu’il est advenu du dissident. » Il leva les yeux vers son interlocuteur « Il me faut ces informations le plus vite possible. Elles ne doivent pas tomber dans des oreilles adverses, cela nous porterait un coup trop violent.
- J’ai bien compris, maître. Je m’occupe du traître.
- Bien, très bien, répondit Tholer d’un ton rassuré mais fatigué. Alors mettez-vous immédiatement au travail. »



L’Inquisiteur prit congé de son maître puis quitta le bureau. Encore une journée chargée se dit-il pour lui-même. Mais son visage ne reflétait aucune lassitude. C’était un de ces visages de marbre, imperméable à toute émotion, forgé pour rester insensible à toutes situations et à tous les spectacles de torture qu’il orchestrait au ministère de la Vérité. C’est pour cela qu’il en avait pris la tête. Il traversa les couloirs du palais de la justice à grands pas et se dirigea tout droit vers les bureaux de Bérel Sala, premier dirigeant des ordonnateurs.


Il frappa à la porte puis ouvrit sans attendre de réponse. Bérel était assis à son bureau. Il redressa la tête pour voir l’intrus et écarquilla les yeux en voyant se tenir devant lui le Grand Inquisiteur en personne.

« Tiens ? Qu’est-ce qui peut-être à ce point important pour que vous descendiez chez moi, Grand Inquisiteur ? Serait-ce que vous n’avez plus personne d’autre à torturer que moi ? » L’air sardonique du grand chef des ordonnateurs dissimulait une grimace de dégoût. Il n’avait jamais supporté l’homme qui se tenait devant lui, ni le travail qu’il exécutait. D’ailleurs, le sentiment était partagé car l’Inquisiteur avait toujours fait preuve d’un grand dédain vis-à-vis de lui.

"- Je ne viens pas pour le plaisir de vos yeux, Sala, répondit-il sèchement ! Seulement, étant donné que vos hommes sont incapables de fournir un travail efficace, il faut bien que je m’en occupe à votre place !
- De quoi parlez-vous, je vous prie, répondit calmement Bérel ?
- De la disparition de vos cinq hommes, envolés alors qu’ils traquaient un dissident en possession d’informations cruciales, siffla l’Inquisiteur.
- Je vois que vous vous tenez au courant mon cher, répliqua sèchement Bérel. Et qui vous a chargé de l’affaire ?
- Le Grand Chanoine."

Bérel fit une grimace puis prit l’air résigné : « Que puis-je pour vous, Inquisiteur ?
- Dites-moi où ont été vu vos hommes pour la dernière fois ainsi que tout ce que vous savez sur le dissident qu’ils poursuivaient.
- Peu de choses en vérité, répondu Bérel. Ils ont été vus pour la dernière fois à Ald’Ruhn. Ils ont quitté la ville Rédoran il y a quatre jours, au soir. Le dissident ayant appris qu’il y était attendu (avait) a fait demi-tour vers Maar Gan. Depuis, plus de nouvelles. Le prêtre avait vraisemblablement réussi à entrer en contact avec la sage-femme du clan des Ursilakus. C’est la tribu cendraise la plus au fait concernant les prophéties du Nérévarine. Il y a donc un risque important pour que les informations que transportait le dissident soient riches et précises. » Il soupira « Je ne pense pas pour autant que les Ursilakus soient en possession des textes secrets.
- Il ne s’agit pas de le penser Sala, mais d’en être sûr, gronda l’Inquisiteur. »

Sur ce, il tourna les talons et sortit du bureau. Bérel resta un moment songeur. L’Inquisiteur lui sortait par les yeux, mais pour une fois, il devait reconnaître que ce dernier avait raison. Il fallait s’assurer que le Temple ne soit pas ébranlé par les machinations des prêtres dissidents. Il voyait bien les conséquences dramatiques que cela aurait si les dogmes étaient remis en cause. Combien de fidèles se retourneraient contre le culte des Tribuns ? Combien contribueraient au retour du culte des anciens Dieux ? Ceux-ci sont pourtant réputés pour leur instabilité et leur égoïsme, l’opposé des Tribuns !


Mais quelque chose de plus profond le préoccupait. Il ne savait pas encore quels mots poser dessus, pourtant quelque chose lui disait qu’une fois cela accompli, il saurait exactement quoi faire.


Il écarta ses pensés inquiètes et appela le garde qui se tenait à l’entrée de la pièce. « Allez voir le scribe du grand chanoine et demandez lui un rendez-vous. Il faut que je m’entretienne avec le chef du Temple d’une affaire des plus urgentes. » Comme Bérel Sala semblait s’être replongé dans l’ouvrage posé sur son bureau, le garde le salua et quitta la pièce pour exécuter ses ordres.


Mais Bérel ne lisait pas le rapport qu’il maintenait devant ses yeux. Il était perdu dans ses réflexions, une lueur de vive inquiétude dans le regard.



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